Verdun, mercredi, le 7 février 2018 - Avec «En attendant le beau temps», leur quatrième spectacle, Les Denis Drolet font un retour sur scène six ans après la création de «Comme du monde» qu’ils qualifiaient eux-mêmes d’écart dans leur parcours. Cette nouvelle mouture les ramène à leurs racines, à leur base, à cet humour absurde à la nième puissance qu’on aime, qu’on déteste ou que l’on ne comprend tout simplement pas.
par Yanik Comeau (ComunikMĂ©dia/ZoneCulture)
Pour ma part, je me suis rendu au Monument National à reculons, me disant que je subirais ce spectacle et que je ferais plaisir à la personne qui m’accompagnait, un fan fini des Denis. Contre toutes attentes, j’ai croulé de rire du début à la fin, complètement séduit par cet humour qui va trop loin, cet humour pas seulement déjanté, cet humour complètement «pu pantoute s’a roue». Et mon accompagnateur? Pas tellement emballé, lui qui aurait préféré quelque chose d’un peu plus ordonné, d’un peu moins «n’importe quoi».
Ce «n’importe quoi», c’est les deux joyeux lurons tout de brun vêtus, sur scène devant leurs micros comme leurs idoles, ces deux cloches qu’étaient Claude Meunier et Serge Thériault en Ding et Dong. Parce que, depuis leurs débuts, les comparaisons avec Ding et Dong sont non seulement inévitables, mais bienvenues. Ensemble, Sébastien Dubé (Denis barbu, celui qui est toujours fâché et une coche plus tordu et plus troublant que son «frère»), avec sa guitare, et Vincent Léonard (Denis à palettes qui voit la vie souvent avec des lunettes roses) ont atteint un niveau de complicité qui fait presque peur. Certaines critiques ont parlé de «bromance» et c’est un «understatement» pour rester dans les expressions anglaises.
Après une chanson d’ouverture sous un arc-en-ciel illuminé qui s’inscrit bien dans l’ultra-quétaine auquel les Denis nous ont habitués, le délire part et ne s’arrête pas pendant presque 90 minutes. Proposant des numéros qui, plus souvent qu’autrement, ressemblent à des improvisations, les deux complices nous entraînent dans un feu roulant de verbiage, de paroles chantées, d’effronteries, d’insultes, de montées de lait rarement achevées, de langage NSFW (pas safe pour le bureau)… pour le meilleur et pour le pire ! Mais clairement, tout ça est rigoureusement écrit ou… du moins, part d’un texte ficelé, ciselé et ciselant qui dérape volontairement. Peut-être qu’ils ont ajouté des choses en cours de route pendant leur tournée de rodage, mais il est clair que cette folie ne peut pas être improvisée.
Frappant sur tout ce qui bouge, les deux bougres s’en donnent à cœur joie et ne se gênent pas pour aborder des sujets qui font mal, qui font grincer des dents par moments. On est bouche bée pendant quelques secondes, puis on passe à la prochaine blague, bonne ou mauvaise parce que… avec les Denis Drolet, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, elles marchent… parce qu’elles sortent de la bouche des Denis.
Le titre de ma critique est un clin d’œil à la vénérable Clémence DesRochers, pionnière de l’humour au Québec qui, en 1983, présentait son spectacle «Plus folle que jamais», un de mes spectacles d’humour favoris à vie, même encore aujourd’hui. Bien sûr, entre l’humour de Clémence et celui des Denis, il y a des univers, mais les deux ont une chose en commun… à 35 ans de distance: ils nous font plonger dans un monde et nous tiennent pendant un bon moment, nous donnent mal au ventre et aux mâchoires, comme on le souhaite quand on met les pieds dans une salle pour voir un spectacle d’humoristes. Il faut juste adhérer au type d’humour… comme c’est le cas pour tous les humoristes.
Pour ma part, bien que je ne me considère pas un fan de la première heure des Denis Drolet, cette fois, ils m’auront eu… comme ils m’avaient eu dans leur parodie du plan séquence dans «19-2» au «Bye-Bye» il y a quelques années.
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«En attendant le beau temps» – Les Denis Drolet
Textes et interprétation: Sébastien Dubé (Denis barbu) et Vincent Léonard (Denis à palettes)
Mise en scène : Pierre-François Legendre
Une production ComediHa!
En tournée partout au Québec
9 février: Drummondville – Maison des arts Desjardins
10 février: Varennes – Pavillon du Collège Saint-Paul
21 février: Québec – Salle Octave-Crémazie COMPLET
22 février: Chicoutimi – Théâtre Banque Nationale
15 mars: L’Assomption – Théâtre Hector-Charland
22 mars: Saint-Hyacinthe – Centre Juliette-Lassonde
23 mars : Rosemère – Salle Pierre-Legault
31 mars: Vaudreuil-Dorion – Salle Paul-Émile Meloche
5 avril: Terrebonne – Théâtre du Vieux-Terrebonne
7 avril: Brossard – Club Dix30
10 avril: Laval – Salle André-Mathieu
13 avril: Magog – Vieux-Clocher
14 avril: Trois-Rivières – Théâtre du Cégep
20 avril: Sainte-Agathe – Théâtre du Patriote
21 avril: Saint-Jean-sur-Richelieu – Cabaret du Vieux-Saint-Jean
27 avril: Lévis – L’Anglicane
28 avril: Montmagny – Salle Promutuelle Assurance
9 mai: Val d’Or – Théâtre Télébec
10 mai: Rouyn-Noranda – Théâtre du Cuivre
23 mai: Gatineau – Salle Odyssée
30 mai: Joliette – Salle Rolland-Brunelle
22 septembre: Granby – Le Palace
29 septembre: Montréal – Monument National
*** d’autres dates jusqu’en mars 2019 (voir www.lesdenisdrolet.com)
Première montréalaise au Monument National (31 janvier 2018), 1182, boul. Saint-Laurent, Montréal
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