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* Critique: 'Enfant insignifiant !' de Michel Tremblay chez Duceppe: Du bonbon!
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[ Opinions et comptes rendus | Écrit par : yanik @ 08:01pm le 31st of December ]
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Verdun, le 6 janvier 2018 - Après le succès remporté par la reprise de "Encore une fois, si vous permettez", il était tout naturel pour la Compagnie Jean Duceppe de ramener Guylaine Tremblay et Henri Chassé dans les rôles de Nana et de l’auteur dès que Michel Tremblay lui ait donné le matériau nécessaire pour le faire. La publication de "Conversations avec un enfant curieux", un recueil de récits déjà dialogués, invitait à – pour ne pas dire suppliait – l’adaptation au théâtre, comme on l’avait fait précédemment avec "Bonbons assortis" qui avait été créé au Rideau-Vert avec notre première Nana, la regrettée Rita Lafontaine.
Alors qu’avec "Encore une fois, si vous permettez", c’était clairement Guylaine Tremblay qui tenait le volant du spectacle et Henri Chassé qui lui donnait habilement la réplique, ici, c’est l’enfant Michel qui mène la barque. En terminant l’écriture de sa dernière pièce, dans sa maison de Key West en Floride, bercé par le bruit des vagues, les personnages de sa vie s’animent sur le quai et viennent à sa rencontre, revivant avec lui de brefs épisodes comiques de son enfance, des petites histoires émanant de ses incessantes questions d’enfant curieux.
On pourrait dire que Tremblay presse le citron, lui reprocher de revenir sur des anecdotes et des sujets qu’il a déjà traités (notamment son expérience autour du film "Bambi", mais il pourrait se défendre qu’il n’avait écrit que deux PHRASES, dans "Les Vues animées", pour résumer ce qu’il avait vécu en voyant ce long métrage de Disney !), mais «le p’tit vinyenne» réussit toujours à leur donner un nouvel angle, une touche de couleur différente qui nous rejoint, nous émeut, nous fait rire, nous permet de nous reconnaître, peu importe notre génération. Comme moi, le soir de la première, mon adolescente de 14 ans s’est laissée séduire par chacune des histoires, racontées sous forme de courtes scènes, de dialogues entre Michel et sa mère (magnifique Guylaine Tremblay, au sommet de sa forme dans ce personnage qu’elle assume pleinement depuis presque deux ans maintenant), Michel et son père (excellent Sylvain Marcel qu’il fait bon voir dans un tel rôle), Michel et sa grand-mère (touchante et amusante Danielle Proulx qui a remplacé Pierrette Robitaille à quelques semaines d’avis), Michel et sa chum Ginette (adorable Gwendoline Côté qui en est à sa première présence chez Duceppe et qui répond à Henri Chassé du tac au tac avec un métier impressionnant – tout à fait comme ça que je m’imaginais Ginette dans les romans et récits de Tremblay !), Michel et son enseignante mademoiselle Karli (hilarante Isabelle Drainville qu’on n’avait pas vue chez Duceppe depuis "Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges", une autre adaptation d’une œuvre de Tremblay à la scène !), ainsi que Michel et la sœur directrice (toujours savoureuse Michelle Labonté, la merveilleuse Yvette Longpré de "Belles-Sœurs-musical", que l’on a pu aussi voir dans "Le Chant de Sainte-Carmen de la Main" et la récente reprise de "Demain matin, Montréal m’attend").
Cherchant toujours le pourquoi du pourquoi comme tous les enfants de son âge – touchant ainsi, encore une fois, à l’universel – le jeune Michel tout autant que le vénérable auteur nous touchent, nous font rire, nous font rouler des yeux, provoquant des réactions positives des spectateurs de toutes les générations. Même s’il parle des débordements émotifs de sa mère devant les radioromans mettant en vedette Roland Chenail et Yvette Brind’Amour, du troisième secret de Fatima, du bébé Jésus trop gros qui ne marche pas avec les autres personnages dans la crèche, des poupées à découper ou d’autres sujets qui pourraient paraître lointains et désuets, encore une fois, Michel Tremblay frappe dans le mille et offre à son public – de tous les âges, de toutes les générations – une soirée mémorable qui provoque de belles discussions sur le chemin du retour.
Michel Poirier, qui signe encore une fois (si vous permettez) la mise en scène et assure l’adaptation théâtrale de cette œuvre déjà passablement dialoguée, frappe aussi dans le mille, assurant sa place comme digne successeur d’André Brassard, Serge Denoncourt et René-Richard Cyr qui ont tous dignement fait honneur à l’œuvre de Tremblay.
Courez voir "Enfant insignifiant !" Comme disent les phrases publicitaires insignifiantes des restaurants et pâtisseries : Gâtez-vous !
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Enfant insignifiant !
Texte: Michel Tremblay, d’après son recueil de récits "Conversations avec un enfant curieux".
Adaptation et mise en scène: Michel Poirier.
Avec Henri Chassé, Gwendoline Côté, Isabelle Drainville, Michelle Labonté, Sylvain Marcel, Danielle Proulx et Guylaine Tremblay.
Une production de la Compagnie Jean Duceppe.
Au Théâtre Jean-Duceppe (Place des arts, Montréal) jusqu’au 3 février 2018.
Billetterie de la Place des arts : 514-842-2112
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